Dans un développement significatif qui pourrait remodeler l’équilibre des forces au Sahel, l’Algérie a démontré sa volonté d’intervention directe dans la crise malienne. Cette action s’inscrit dans un contexte régional de plus en plus complexe, marqué par des mouvements militaires, des alliances changeantes et une implication croissante d’acteurs internationaux.
L’Algérie montre ses muscles
Ce matin, un chasseur Su-30 de l’armée de l’air algérienne a intercepté et forcé au retrait un drone TB2 appartenant aux forces aériennes sahéliennes (AES) qui opérait près de la frontière algérienne. Selon des sources militaires, le drone, probablement en mission de reconnaissance ou d’attaque contre des cibles civiles, a été contraint de rebrousser chemin après avoir reçu des avertissements et subi des interférences électroniques de la part du chasseur algérien.
Cette action marque un tournant dans la posture de l’Algérie, qui semble désormais prête à imposer une zone d’exclusion aérienne de facto au-dessus du nord du Mali, région connue sous le nom d’Azawad. Les autorités algériennes, après avoir épuisé les options diplomatiques, semblent déterminées à utiliser la force si nécessaire pour protéger leurs intérêts dans la région.
La bataille de Tinzaouaten et ses suites
Cette démonstration de force intervient dans le sillage de la bataille de Tinzaouaten, qui s’est déroulée du 25 au 27 juillet. Ce conflit a vu s’affronter les forces maliennes et leurs alliés russes contre les rebelles de l’Azawad, ces derniers ayant apparemment bénéficié d’un soutien ukrainien inattendu.
Il est maintenant révélé que, sous la pression des États-Unis, l’Algérie aurait autorisé le passage sur son territoire de conseillers militaires ukrainiens venus apporter leur expertise aux forces rebelles de l’Azawad.
Cette décision, si elle est confirmée, marquerait un changement significatif dans la politique algérienne traditionnellement non-interventionniste.
Mouvements militaires et réactions internationales
En réponse à ces développements, une importante colonne militaire, composée de forces maliennes et de mercenaires russes, a récemment quitté Gao en direction du nord. Cette mobilisation semble être une tentative de reprendre le contrôle des territoires perdus lors de la bataille de Tinzaouaten et de contrer l’influence croissante des rebelles soutenus par l’Ukraine.
Le rôle de l’AFRICOM et les manœuvres diplomatiques
Le général Michael Langley, commandant de l’AFRICOM (Commandement des États-Unis pour l’Afrique), a joué un rôle crucial dans ces développements.
Après avoir visité Alger à la mi-juillet pour encourager la coopération algérienne avec les forces de l’Azawad et leurs soutiens ukrainiens, le général Langley s’est récemment rendu en Libye où il a rencontré le maréchal Haftar.
Selon des sources diplomatiques, il semblerait que le général Langley ait réussi à convaincre Haftar de laisser le champ libre aux Algériens pour intervenir sur leurs frontières sud en appui aux forces azawadiennes.
Cette négociation pourrait expliquer la récente démonstration de force algérienne et son opposition aux drones maliens.
Implications régionales et internationales
Ces développements soulèvent plusieurs questions importantes :
1. L’implication croissante de l’Algérie pourrait-elle conduire à une escalade du conflit au Mali ?
2. Comment la Russie et ses alliés maliens réagiront-ils face à cette nouvelle donne ?
3. Quel sera l’impact de l’implication ukrainienne sur l’équilibre des forces dans la région ?
4. Comment les autres pays du Sahel et les organisations régionales comme la CEDEAO réagiront-ils à ces changements ?
La situation au Sahel semble entrer dans une nouvelle phase avec un risque avéré d’escalade.