Washington, 12 octobre – (IGH) – L’Algérie subit une défaite diplomatique cuisante sur le dossier du Sahara occidental, se retrouvant isolée et abandonnée par ses derniers soutiens internationaux. La rencontre entre le ministre algérien des affaires étrangères Ahmed Attaf et son homologue russe Sergei Lavrov, loin d’être le succès diplomatique vanté par la presse algérienne, s’est révélée être une humiliation cinglante pour Alger. Contrairement aux affirmations de la presse algérienne qui situait la rencontre au 28 septembre, celle-ci s’est en réalité tenue le 26 septembre 2024. Ce décalage de dates n’est pas anodin et révèle la tentative désespérée d’Alger de maquiller la réalité d’un échec diplomatique cuisant.
La rencontre s’est déroulée en marge de la réunion de haut niveau consacrée à la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires, dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. Loin des fastes diplomatiques vantés par les médias officiels algériens, l’entrevue a eu lieu lors d’une simple pause café dans une petite salle de la Bibliothèque Dag-Hammarskjöld. Ce cadre informel et improvisé souligne le caractère secondaire accordé par la Russie à cette rencontre, en net contraste avec la solennité revendiquée par Alger. Il est crucial de noter que c’est Attaf qui a sollicité cet entretien, révélant l’urgence et le désespoir de la diplomatie algérienne face à son isolement croissant.
Bien que le contenu exact des discussions n’ait pas été divulgué, et en l’absence de déclaration publique de Lavrov, des sources diplomatiques suggèrent que la rencontre n’a pas totalement répondu aux attentes algériennes concernant un alignement des positions au Conseil de Sécurité. Cette situation, combinée aux récentes déclarations du sous-secrétaire d’État américain John Bass appelant l’Algérie à « changer de comportement dans la région », pourrait indiquer une évolution dans la perception internationale du conflit.
L’évolution de la position russe, si elle se confirme, pourrait être significative. La Russie, longtemps considérée comme un allié stratégique et le principal fournisseur d’armes de l’Algérie, semble adopter une approche plus nuancée sur la question du Sahara. Cette possible réorientation pourrait avoir des implications importantes pour Alger, notamment au Conseil de Sécurité de l’ONU, où la Russie dispose d’un droit de veto.
Selon les sources consultées par l’IGH, la Russie devrait maintenir sa position traditionnelle en s’abstenant lors du vote de la résolution du Conseil de Sécurité le 30 octobre prochain. Cette information, si elle se confirme, représenterait un revers significatif pour la diplomatie algérienne, qui espérait un soutien plus actif de Moscou dans ce dossier.
Pendant ce temps, le Maroc continue de consolider sa position diplomatique. Fort de la reconnaissance américaine de sa souveraineté sur le Sahara, Rabat a su capitaliser sur cette dynamique favorable. L’ouverture de nombreux consulats dans les villes sahariennes par des pays africains et arabes, le soutien explicite de plusieurs nations européennes à son plan d’autonomie, et l’appui de la Ligue arabe et des pays du Golfe renforcent la position marocaine.
Cette situation évolutive a des répercussions sur l’équilibre régional au Maghreb. Le Maroc, fort de ses avancées diplomatiques, consolide sa position de puissance régionale montante. Cette dynamique pourrait influencer la résolution d’autres différends régionaux, notamment la question de la fermeture des frontières entre le Maroc et l’Algérie.
Les développements diplomatiques récents pourraient avoir des implications internes pour l’Algérie. Le régime, qui a longtemps accordé une place centrale à la question du Sahara dans sa politique étrangère, pourrait devoir reconsidérer sa position face à l’évolution du contexte international.
Sur le plan économique, l’évolution de la situation pourrait avoir des conséquences. Les investisseurs internationaux, sensibles aux signaux politiques, pourraient être influencés par ces changements diplomatiques. De plus, toute modification dans les relations russo-algériennes pourrait avoir un impact sur les contrats d’armement, un pilier important de la relation bilatérale.
Face à l’offensive diplomatique marocaine en Afrique, couronnée de succès avec l’ouverture de nombreux consulats dans les villes sahariennes, l’Algérie pourrait être amenée à repenser sa stratégie continentale. L’évolution de la situation sur le dossier saharien pourrait influencer la position de l’Algérie auprès de ses partenaires africains.
La prochaine réunion du Conseil de Sécurité sur le dossier du Sahara pourrait être déterminante dans l’évolution de cette situation. Elle offrira un indicateur important sur la direction que prendra ce dossier dans les mois à venir.
La stratégie marocaine, alliant patience, pragmatisme et offensive diplomatique, semble porter ses fruits. Le Royaume a su tisser un réseau d’alliances, renforçant sa position en Afrique et normalisant ses relations avec Israël, ce qui lui a valu le soutien américain. Face à cette dynamique, l’Algérie se trouve dans la nécessité de réajuster sa position diplomatique.
L’isolement croissant de l’Algérie et le soutien international dont bénéficie le plan d’autonomie marocain laissent entrevoir une possible évolution du conflit. La pression combinée des États-Unis, de la Russie, et de nombreux pays européens et africains pourrait influencer la position d’Alger, ouvrant potentiellement la voie à de nouvelles négociations.
En définitive, la rencontre Attaf-Lavrov du 26 septembre 2024 s’inscrit dans un contexte de changements géopolitiques significatifs autour de la question du Sahara occidental. Elle met en lumière les défis auxquels l’Algérie fait face pour maintenir sa position sur ce dossier. Le Maroc semble bénéficier d’un élan favorable, tandis que l’Algérie se trouve confrontée à la nécessité de redéfinir sa stratégie dans ce nouveau contexte. L’évolution de ce dossier aura sans doute des répercussions importantes sur l’ensemble de la région du Maghreb et au-delà.